La consommation brute d'électricité en France métropolitaine s'est élevée à 474 TWh en 2019. Ici, la vue extérieure de la centrale nucléaire de Saint-Laurent-des-Eaux. (©EDF-Cornut Cyrus)
La confusion entre kW et kWh (et de leurs multiples) est fréquente dans le langage courant. L’unité de puissance (kW) est souvent utilisée à tort pour désigner une consommation ou une production (qu’on exprime en kWh). On ne consomme pas des kW mais des kWh. Par analogie, confondre puissance et énergie revient, dans un autre domaine, à mettre sur le même plan vitesse instantanée et distance parcourue.
Le kW est un multiple du watt (1 kW = 103 W), unité de puissance particulièrement utilisée dans les industries électriques. La puissance d’une machine mesure sa capacité à délivrer ou consommer une quantité d’énergie par unité de temps(1).
Le kWh, multiple du wattheure (1 kWh = 103 Wh), est utilisé pour quantifier l’énergie délivrée : 1 kWh correspond à l’énergie consommée par un appareil d’une puissance de 1 kW pendant une durée d’une heure (1 kW × 1 h). Le kWh peut être converti en joules, sachant que 1 kWh = 3,6 × 106 J. Outre le kilowattheure, de plus grands multiples du wattheure sont souvent utilisés lorsqu'il est question de production électrique : le mégawattheure (MWh = 106 Wh), le gigawattheure (GWh = 109 Wh) ou encore le térawattheure (TWh = 1012 Wh). Une autre erreur fréquente consiste à écrire kW/h au lieu de kWh.
Voici quelques ordres de grandeur :
- consommation annuelle d’un rasoir électrique d’une puissance de 10 W, utilisé 5 minutes par jour durant l’année : 0,01 kW x 30,4 h = 0,304 kWh ;
- production annuelle d’une éolienne d’une puissance de 3 MW fonctionnant 2 165 heures durant l’année(2) : 3 000 kW x 2 165 h = 6 495 000 kWh, soit 6,495 GWh ;
- production nette d'électricité en France métropolitaine en 2019 : 537 000 000 000 kWh, soit 537,7 TWh (la puissance installée du parc électrique français atteignait près de 135,3 GW à fin 2019).
Cette distinction entre puissance et électricité est particulièrement importante lorsque différentes installations sont comparées (certaines ayant une production intermittente). Il est alors nécessaire de prendre en considération les facteurs de charge de ces dernières (rapport entre l’électricité produite sur une période donnée et l’électricité que l'installation aurait produite durant cette période si elle avait constamment fonctionné à puissance nominale).
Par ailleurs, lorsque l’on qualifie un pic d'appel de puissance sur le réseau, c'est un abus de langage de parler de « consommation électrique record ». Pour qualifier le « record » du 8 février 2012, il serait plus juste de dire que « les Français ont mobilisé une puissance de 102 100 MW » à un moment précis (19 h) plutôt que dire que les Français ont alors « consommé 102 100 MW ».