De fin 2005 à fin 2015, les réserves prouvées de pétrole dans le monde ont augmenté de 23,5%, selon les données du BP Statistical Review. (©photo)
Les ressources en gaz et en pétrole mettent des dizaines de millions d’années à se former. Elles diminuent progressivement car leur consommation est plus rapide que leur temps de renouvellement. Pour autant, il est incorrect d’en conclure que les réserves « se raréfient », de nouvelles étant identifiées.
Par réserves on désigne en effet les ressources qu’il est techniquement possible d’extraire. L’état des réserves est constamment réévalué en fonction des techniques d’extraction disponibles, des découvertes de gisements et du volume d’hydrocarbures consommé.
Une réserve est considérée comme prouvée lorsque ses chances de récupération dans des conditions économiques viables sont d’au moins 90%. Au cours de 20 dernières années, les réserves prouvées de pétrole et de gaz dans le monde ont respectivement augmenté de 50,7% et de 55,9%. A fin 2015, elles atteignaient(1) :
- 1 697,6 milliards de barils de pétrole, soit approximativement 51 ans de production au rythme actuel ;
- 186 900 milliards de m3 de gaz, soit presque 53 ans de production au rythme actuel.
La prise en compte des hydrocarbures non conventionnels devenus accessibles, en particulier des gaz et des pétroles piégés dans leurs roches-mères (« schiste »), a entraîné une forte réévaluation à la hausse des réserves. Selon l’AIE(2), les réserves de gaz « techniquement recouvrables » (sans intégrer de critères économiques) pourraient atteindre 752 000 milliards de m3 de gaz, dont environ 44% classifiées comme « non conventionnelles ». Ce volume correspond à l’équivalent de près de 230 ans de production au rythme actuel.
Les chiffres cités doivent néanmoins être manipulés avec précaution du fait de leur caractère déclaratif et non contrôlé dans certains pays.